Maladie de Lyme : comment éviter les morsures de tiques

Tiré du Parisien  du 29 Avril 2019

Maladie de Lyme : comment éviter les morsures de tiques

>Société>Santé|Aline Gérard|29 avril 2019, 8h07|MAJ : 29 avril 2019, 8h19|1
Une tique à l’âge adulte. Wikipédia/CC/André Karwath

Elles sont de sortie avec le printemps. Voici comment éviter ces petites bêtes qui transmettent la maladie de Lyme encore mal diagnostiquée.

Les tiques émergent tout juste de leur léthargie hivernale pour escalader les végétaux à hauteur de promeneur. Redoutées, leurs morsures ne doivent cependant pas empêcher de profiter des beaux jours. « Ce n’est pas parce qu’une tique est infectée par la borrelia burgdoferi, cette bactérie responsable de la maladie de Lyme, que vous tomberez malade. Le risque de transmission est assez faible », rassure Muriel Vayssier-Taussat, directrice de recherche à l’Inra.

Mais pas nul non plus : on estime à 27 000 le nombre de nouvelles personnes touchées chaque année dans l’Hexagone par cette maladie infectieuse encore mal diagnostiquée. Alors, en l’absence de vaccin contre la borréliose, voici de quoi vous éviter une mauvaise rencontre.

Hautes herbes = danger

Sous-bois, prairies… « Partout où l’on marche parmi les herbes humides, on peut en trouver », prévient notre spécialiste. Les tiques sont des grimpeuses : lorsqu’elles ont faim, elles se mettent au sommet des brins d’herbe pour attendre leur proie.

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« L’homme n’est qu’un hôte accidentel, elles se nourrissent d’abord du sang des petits rongeurs, comme les mulots, les hérissons ou d’animaux comme les sangliers, les cervidés », rappelle-t-elle. Alors en forêt, on évite le hors-piste. « Si on reste sur les sentiers, le risque est quasi-nul ». Prudence en montagne, « on commence à en croiser de plus en plus en altitude, ce qui n’était pas le cas avant, sans doute en raison du changement climatique ».

Les jardins n’en sont pas indemnes : mieux ils sont entretenus, moins elles s’y installent. Pour connaître les zones où elles prolifèrent, consulter l’application « Signalement TIQUE » de l’Inra, alimentée de façon participative.

Les 5-9 ans, nouvelle cible

Si les forestiers et les chasseurs connaissent bien les tiques, les enfants sont aussi de plus en plus vulnérables. « Les habitations récemment construites à proximité des forêts induisent un risque inédit pour les 5-9 ans qui, devenant autonomes pour la toilette, échappent à l’inspection quotidienne de leurs parents », alerte de son côté Sandrine Capizzi, parasitologue à la faculté de Nancy, sur le site The Conversation.

Alors, pour les petits comme les grands, on zappe le short et les tongs pour un pantalon « dont on rentre bien le bas dans les chaussettes », conseille Muriel Vayssier-Taussat, afin d’éviter que l’acarien accroché à vos vêtements ne remonte jusqu’à votre peau. Plus vos vêtements sont couvrants, mieux c’est. Et on n’oublie pas de visser une casquette sur la tête des tout-petits : les tiques peuvent aussi viser le cuir chevelu.

Après la balade, c’est inspection obligatoire

C’est ce que fait elle-même la chercheuse quand elle part avec des collègues, en campagne de prélèvements. Et chaque fois, cela ne rate pas, « on en a ! ». « Mais il faut vraiment regarder partout, y compris dans le dos, insiste-t-elle, car plus vite on l’enlève, moins le risque de transmission sera important ».

Des données expérimentales européennes ont montré que le risque de transmission de la borréliose est réel dès 24 heures d’attachement. Il est maximal à partir de 72 heures de fixation de la tique. Or on ne sent pas la morsure.

Une piqûre, on surveille !

D’abord, on enlève la bestiole et pour cela pas besoin d’un tire-tique. « On l’attrape avec les doigts et on tourne. On ne tire pas ! Et s’il reste des morceaux de son petit harpon, on termine à la pince à épiler, puis on désinfecte ». Puis chaque soir, on regarde comment cela évolue.

S’il apparaît une lésion, une rougeur au niveau de la peau, on consulte. « Il s’agit d’une sorte de « halo » rouge qui s’étend lentement du centre vers la périphérie alors que le centre s’éclaircit », précise la spécialiste. La difficulté, c’est qu’il ne gratte pas. On peut passer à côté. L’autre signe de l’infection, c’est l’état grippal (douleurs articulaires, fébrilité) : là encore, on consulte : pris à temps, un traitement antibiotique adapté vous tirera d’affaire.